Les livres des Calanques !
 
 

Sortie le 15 décembre 2003

de mon nouveau livre sur

le 1er RPIMa

les Forces Spéciales Françaises

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Au cours de ma vie de marin, j’ai admiré des milliers de levers et couchers de soleil sublimes
sur tous les horizons du monde, où s’épousent le ciel et l’océan. 

Mais depuis ma tendre enfance, je n’ai jamais oublié le décor féerique de ma calanque de Sormiou, illuminée à l’aube par les premiers rayons teintant de rose les falaises majestueuses qui entourent la baie et qui se précipitent dans l’eau cristalline. De retour à Marseille, après de longues années de voyages, je ne me lasse pas de contempler, depuis la mer et la terre, le somptueux massif des Calanques qui constitue depuis des siècles un véritable chaos minéral sculpté par le vent, la pluie et les vagues.

Par de nombreux sentiers rocailleux, il est possible de découvrir depuis les crêtes, de merveilleux sites naturels, tels que chandelles géantes, éboulis, falaises vertigineuses, criques bordées de pins verts et d’eau bleue.

À l’assaut des sommets, les randonneurs sont récompensés par les senteurs du thym et du romarin qui embaument l’air et dynamisent leurs efforts. Les plus courageux, poursuivant jusqu’au belvédère du cap Morgiou, auront le privilège de découvrir des images uniques sur les calanques. Leur imaginaire les ramènera aux hommes préhistoriques qui ont vécu dans la fameuse grotte Cosquer se trouvant à quelques mètres sous leurs pas. Ils escaladeront le mur d’enceinte du fortin de Napoléon construit pour défendre les calanques avec huit canons tournés vers la mer. De ce promontoire, l’amoureux de la nature portera inévitablement ses yeux sur l’eau turquin qui borde les falaises sous le surplomb vertigineux. 

Là, « le Monde du Silence », habité par des êtres aux écailles d’argent, offre aux plongeurs un véritable paradis sous-marin, tapissé de gorgones jaunes, blanches et rouges. Ces mêmes couleurs chaudes se retrouvent sur les éponges et les algues calcaires, sans oublier le merveilleux corail rouge qui ne pousse qu’en Méditerranée. Mais toutes ces richesses de la nature, que j’ai eu la chance de connaître il y a plus d’un demi-siècle, ont souffert de l’homme. J’ai pu constater d’année en année 
la disparition de nombreuses espèces d’oiseaux, ainsi que la dégradation des paysages suite à des incendies criminels qui ont ravagé l’épaisse fourrure verte des pins. Le paysage sous-marin a souffert aussi. Les injures infligées à la mer me mettent en colère en voyant disparaître peu à peu des espèces marines comme les mérous, les corbs, les loups, les dentis, les roussettes, les langoustes…

Si nous voulons penser aux futures générations, il est essentiel de créer des aires marines protégées car l’accroissement et l’abondance du peuplement sont nettement plus forts en zones préservées. Les parcs de Port Cros, Scandola, Banyuls, et bien d’autres dans le monde, sont tous des exemples spectaculaires. Il faudrait revoir les rejets actuels des eaux épurées qui sortent du grand émissaire de Cortiou qui crée des nuisances très importantes au niveau des îles marseillaises. Il conviendrait d’envisager le refoulement dans la grande fosse au sud de l’île de Riou, car il sera toujours très difficile les jours de grande pluie de contrôler la pollution induite par les eaux fluviales qui lessivent notre ville et se retrouvent inévitablement dans notre magnifique rade de Marseille.

Un extraterrestre se demanderait quel processus biologique aberrant déverse tant de déchets
dans notre planète bleue. Or, ce phénomène c’est nous. Nous seuls... 

La Terre ne pardonnera pas à ceux qui l’ont offensée...