Préhistoire
À partir du paléolithique,
une nouvelle civilisation voit le jour, celle des Homo sapiens, auteurs
d’une industrie lithique (taille de la pierre) et osseuse raffinée
et diversifiée. Ils se distinguent également par leur art
pariétal (peintures et gravures rupestres) comme en témoigne
la grotte d’Henri Cosquer découverte en 1991, véritable Lascaux
sous la mer. Des prélèvements ont révélé
que la grotte ne servait pas d’habitat, mais plutôt de lieu de culte,
et qu’elle a été fréquentée lors de deux périodes
différentes : – 27 000 ans, datation de la fresque des mains en
négatif, et – 18 000 ans pour les dessins et gravures d’animaux.
À ces époques
de grand froid, les hommes de Cro-Magnon sont vêtus de peaux cousues,
vivent en groupe et établissent leurs campements au pied des falaises
devant les très nombreuses grottes de la région. Ce choix
vise à les protéger des fauves et des ennemis, mais aussi
du mistral froid venant du nord-ouest. Ils y trouvent bien d’autres avantages
comme la présence d’eau douce par les rivières souterraines,
la proximité de la mer offrant le sel et une nourriture abondante
avec les pingouins, les phoques…
Histoire
Au début du VIe siècle
avant J.-C., les Celto-ligures occupant alors toute la région, voient
arriver du haut des falaises de nombreux bateaux grecs. Selon la «
légende de Gyptis et Protis », au cours d’un banquet, le roi
Nann offre la main de sa fille Gyptis au phocéen Protis, ainsi qu’un
territoire pour y fonder le comptoir grec de Massalia.
L’introduction de l’olivier
remonte à cette époque, ainsi que la culture de la vigne
qui jusque-là poussait à l’état sauvage, mais dont
les indigènes tiraient déjà un bon nectar. La grande
activité marchande de ce nouveau port va favoriser l’expansion de
l’influence grecque, et l’afflux croissant de richesses va éveiller
bien des tentations.
Du haut des falaises, la
piraterie ligure surveillait la mer et les lourds bateaux venant d’Orient
chargés de marchandises. Autant de proies faciles, surtout quand
ils devaient lutter contre le mistral pour atteindre Massalia. Ils ont
sûrement contribué à nous léguer quelques-unes
des nombreuses épaves recensées dans la région.
La piraterie prit par la
suite une telle ampleur que Massalia appela Rome à son secours.
Les romains chassèrent
les Celto-ligures à l’intérieur du pays et détruisirent
tous les oppida (fortifications).
Sur la Couronne de Charlemagne
ou Baou Redoun, on distingue encore les vestiges d’un oppidum.
Sous l’occupation romaine,
la petite bourgade sise au fond de la baie devient « Carsicis portus
» qui figurera dans « l’itinéraire maritime de l’Empereur
Antonin » d’Arles à Rome.
Vers la fin de l’Empire romain,
la bourgade compte quelques pêcheurs, agriculteurs, corailleurs,
tailleurs de pierre, marins et autres artisans. Déjà, la
pierre de Cassis va être extraite de la calanque de Port-Miou. Cette
pierre dure et franche va servir à paver les voies romaines, à
édifier des quais et à construire des villas.
Toute l’histoire de Marseille
qui va suivre va avoir une influence sur l’évolution de ce petit
port voisin et de son environnement…
Entre le Ve et le VIIe siècle,
la région est envahie par les barbares : Wisigoths, Francs, Ostrogoths,
Lombards. Les Maures et les Hongrois leur succèdèrent jusqu’au
xe siècle. À cette période, la cité fortifiée
du Castrum de Carssistis est édifiée, dominant encore le
port de Cassis.
Au XIIIe siècle, Cassis,
dépendance de Roquefort, devient possession de la seigneurie des
Baux.
Au XIVe siècle, Cassis
se range aux côtés des Marseillais, fidèles à
Louis 1er d’Anjou.
Au XVe siècle, comptant
1 500 habitants et une superficie de 4 400 hectares, Cassis devient communauté
avec ses propres magistrats municipaux. Cassis est ensuite administrée
par les évêques jusqu’en 1789. C’est à l’évêché
de Marseille que Cassis doit sa crosse épiscopale qui figure sur
ses armoiries. Entre 1481 et 1486, Cassis est rattachée avec la
Provence à la Couronne de France.
Au XVIe siècle, François
1er, reconnaissant l’aide apportée par la cité, dispensera
celle-ci de la contribution de taxes, impôts et cotisations.
Au XVIIe siècle, Cassis
devient prospère grâce au commerce du raisin et du vin étranger,
utilisant le port naturel de Port-Miou. Par la suite, le port de Cassis
est créé, permettant l’extension du commerce au vin, à
l’huile, à la pierre et au bois.
En 1720, l’épidémie
de peste touche 1/6e de la population. Le port et le village seront en
partie détruits par des tempêtes.
Au XVIIIe, Bonaparte visite
la cité et installe une batterie côtière.
Au début du XIXe siècle,
Cassis est pillé par les Anglais et les barques coulées.
À la Restauration,
le port est remis en état, de nouvelles industries voient le jour
: sécherie de morue, fabrication de scourtins, travail du corail,
usines sidérurgiques, travail de la pierre, chaux et ciment, viticulture.
Le chemin de fer arrive à
Cassis au milieu du siècle. Par la suite, le village connaîtra
un développement principalement touristique avec aujourd’hui 9 000
habitants en hiver et beaucoup plus pendant la saison estivale.
La Carte
des Calanques :-------
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