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La formation des Calanques


En regardant de près ces roches calcaires, on peut y voir une grande quantité de coquilles d’organismes marins fossilisés depuis plus de 100 millions d’années. Les mouvements de la croûte terrestre vont faire s’élever ces terrains sédimentaires. L’érosion, les variations climatiques modèlent le paysage que nous avons le plaisir d’observer aujourd’hui. L’ère quaternaire est marquée par de longues périodes de glaciation entrecoupées de réchauffements entraînant d’importantes variations du niveau des mers et des pluies torrentielles dont l’écoulement va accentuer le creusement des Calanques. À cette érosion intense s’ajoute une dissolution de la roche, déterminante dans la morphologie actuelle du massif. En effet, en s’infiltrant, les eaux de pluie froides, acides et très corrosives pour le calcaire, vont les creuser profondément. Cela explique la formation de nombreuses grottes et rivières souterraines mais aussi d’arches, chandelles et aiguilles.

L’ère quaternaire est également marquée par l’arrivée de l’homme dans le sud de l’Europe vers 1,9 millions d’années. Déjà, avec une faune abondante et une couverture végétale variée même pendant les longues périodes froides, l’environnement du littoral tempéré par la mer, représente une niche écologique remarquable pour ces hominidés chasseurs cueilleurs venus d’Afrique. Les modifications climatiques propres à cette ère géologique vont avoir une forte influence sur la flore et la faune qui, en fonction du chaud et du froid, du sec et de l’humide, vont s’adapter, migrer ou disparaître. Ainsi les phases glaciaires plutôt longues vont faire disparaître l’ensemble d’une végétation forestière qui sera remplacée par une steppe herbacée, biotope (habitat) différent que d’autres espèces animales apprécieront. Inversement, les phases interglaciaires sont des périodes chaudes et humides qui concourent à la restauration complète d’une végétation arboréenne hébergeant une faune différente. Malgré les importantes fluctuations climatiques, cette zone refuge que représente le littoral méditerranéen ne cessera d’être un espace privilégié de chasse pour les civilisations préhistoriques et une ultime réserve botanique et faunistique pour les espèces sensibles au froid.
 
 

Que reste-t-il de nos forêts ?


Dès les premières civilisations, les besoins d’espace pour l’habitat, l’industrie, l’agriculture, le pâturage, les guerres… n’ont cessé d’empiéter toujours d’avantage sur les espaces naturels. Toutefois, jusqu’au siècle dernier, les multiples ressources que représentaient les forêts y maintenaient une intense présence humaine. Avec la faune qui s’y abrite ces espaces vont subir des dégradations et tendre vers une irréversible régression malgré toute la vigueur que possède la nature à se régénérer.
Les plantes sauvages s’associent naturellement et forment des ensembles équilibrés ou « formations végétales », liées au climat, au sol, au sel, à l’altitude, à l’exposition au soleil et aux vents et aux animaux. Dans le massif des Calanques, on dénombre plus de 900 espèces végétales différentes.

En partant de la mer vers l’intérieur nous allons rencontrer :

– les formations végétales halophiles (qui s’accommodent du sel des embruns). L’association la plus répandue est celle du perce pierre (fleurs jaunes) et de la petite saladelle (fleurs bleues). 

– les formations thermophiles (qui aiment la chaleur). On les trouve dans les fonds de vallons et les falaises surplombant la mer. Ce sont des groupements à olivier sauvage, lentisque et myrte. 

– la formation aujourd’hui la plus répandue à la suite de nombreux incendies : la garrigue à chêne kermes avec le genévrier de Phénicie, le romarin, le genet de Lobel…

– les formations végétales, reliques des optimums forestiers sont recluses dans les fonds de vallons où s’accumule la terre. Il s’agit des bois ou boqueteaux de chênes verts associés au viorne tin, le filaire, le térébinthe, le pistachier lentisque, le sumac… 

– la formation du chêne blanc, associée à l’érable de Montpellier au tilleul, au sorbier, l’alisier, l’amélanchier, subsiste (rarement) dans les zones les plus froides en hiver. 

– la formation de pinèdes à pin d’Alep, généralement sur garrigues, couvre les plus grandes surfaces.
Sur ces terrains calcaires l’empreinte des incendies est la plus durable. Il faut parfois plus d’un siècle pour que se reconstitue un sol forestier.
 
 

La faune, belle et fugitive


La variété et la répartition des espèces animales dépendent des formations végétales qui les abritent, puis des facteurs climatiques et enfin de la morphologie des terrains. Cet ensemble d’éléments va constituer différents biotopes et écosystèmes où l’équilibre de la vie ne sera perturbé que par le comportement de l’homme. Ce milieu hostile a fait se développer tout un système d’adaptation de la part des invertébrés. Souvent, ces animaux s’abritent du soleil sous les pierres ou dans la litière et sortent la nuit. Dans les vallons, la vie est plus exubérante et est représentée par tout un cortège d’espèces méditerranéennes dont de nombreux papillons et la célèbre cigale provençale. Il faut signaler la présence d’un petit scorpion jaune dont la piqûre n’est pas dangereuse et la scolopendre (6 à 15 cm) dont la morsure peut être dangereuse.

Les reptiles : la vipère est absente ici, par contre on trouve trois types de couleuvres (inoffensives) pouvant atteindre 2 mètres de long, et plusieurs variétés de lézards. Signalons quelques batraciens, et la tortue d’Hermann.

Les mammifères : la garrigue et les pinèdes abritent différentes musaraignes, le rat noir, le mulot, le lapin de garenne, le lérot, la belette, le renard et le blaireau. Dans les abris rocheux se réfugie la fouine. Dans les fissures et grottes se blottissent des chauves souris.

Les oiseaux: cette région, qui possède les plus hautes falaises maritimes d’Europe, recèle quantité d’abris pour les oiseaux nicheurs et représente une bonne halte pour les hivernants et les migrateurs qui traversent la Méditerranée.
Dans les garrigues on rencontre la perdrix rouge, des fauvettes, le rossignol, le bruant zizi et l’ortolan. Dans les fonds de vallons boisés et tempérés, vient hiverner la bécasse des bois mais on y rencontre également le traquet pâtre et le serin cini. Le coucou geai vit dans les pinèdes, la huppe fasciée préfère les espaces ouverts de même que la chouette chevêche. Les hautes falaises abritent l’aigle de Bonnelli, le faucon pèlerin, le hibou grand duc, le grand corbeau, des martinets et hirondelles, le merle bleu. Viennent hiverner ici le tichodrome échelette, l’accenteur alpin et le crave à bec rouge.

Les oiseaux marins: Les oiseaux de haute mer comme le fou de Bassan et le cormoran huppé sont de passage sur le littoral. Les puffins yelkouan et cendrés ainsi que les pétrels tempête nichent dans des lieux isolés comme les îles de l’archipel de Riou et ne se nourrissent qu’en mer. Contrairement, le goéland leucophée ou gabian va se nourrir sur les décharges. C’est de ce fait l’espèce marine la plus représentée.
 
 

La Grande Bleue : mare nostrum


Cette mer recèle une grande variété d’espèces vivantes. Souvent considérée comme pauvre, elle possède en réalité des peuplements très diversifiés. A la différence des côtes atlantiques, ici le plateau continental ne va pas loin en mer. À peine 6 miles marins (1 mile = 1852 m) au large de Cassis pour tomber rapidement vers des fonds de 1000 m, contre 100 miles sur les côtes atlantiques pour n’atteindre que 200 m de fond. Sachant que la vie sous-marine est essentiellement conditionnée par la pénétration de la lumière solaire (ici jusqu’à 100 m de fond), et que l’espace vital y est réduit, les ressources en quantité seront proportionnellement diminuées, n’entraînant qu’une faible activité de pêche. En bordure du littoral, les reliefs sous-marins sont la continuité de ce qui est au-dessus de l’eau avec de profondes calanques, de vertigineux tombants, des arches, des pitons élancés, de nombreuses grottes et boyaux ou rivières souterraines. Toute cette côte, du cap Canaille jusqu’aux îles de l’archipel de Riou, offre une diversité de plongées sous-marines unique au monde. De toute l’Europe, les plongeurs viennent admirer les trésors que la nature et le temps ont mis en place dans un monde animé où règne le silence. La vie marine apparaît avec une incroyable exubérance selon une grande diversité biologique et une extraordinaire variété de couleurs éclatantes dans un décor émouvant parsemé de vestiges historiques. 

Cependant, la situation écologique de la Méditerranée est inquiétante aujourd’hui, c’est une mer blessée :

– trop de rejets industriels et urbains non traités ou non biodégradables vont contaminer l’écosystème et la chaîne de la vie ou chaîne alimentaire,
– trop de pétroliers la sillonnent,
– une pression démographique estivale croissante augmente les rejets,
– bien souvent des comportements fâcheux, insouciants ou mercantiles détruisent les équilibres.

Cet exceptionnel patrimoine naturel est menacé, les espèces les plus sensibles aux pollutions régressent ou disparaissent comme le phoque moine. Succédant aux plages et aux tombants rocheux, de vastes prairies sous-marines tapissent les fonds : ce sont les herbiers de posidonies. La posidonie endémique de Méditerranée n’est pas une algue :  c’est une phanérogame ou plante à fleurs qui produit un fruit. Sa reproduction est assurée par ses fruits, ses racines mais également le pollen de ses fleurs qui, au gré des courants, va, au passage, s’accrocher aux organes femelles et assurer la fécondation. 
Très sensible aux pollutions, cette plante marine mal connue va :

– produire des quantités énormes d’oxygène,
– abriter une vie foisonnante,
– constituer un abri, une frayère et une source de nourriture pour les poissons, les oursins et bien d’autres animaux,
– fixer les fonds et protéger les plages des fortes mers.

Le corail rouge moins exigeant en lumière solaire, se fixe sur les tombants plus en profondeur ou sur des parois peu éclairées. Cet animal invertébré, d’aspect végétal arbustif, déploie une multitude de polypes (sorte de bouches garnies de 8 tentacules) blancs rétractables face au courant afin de prélever sa nourriture dans le plancton. Sa longévité va de un à plusieurs siècles. Mais attention aux prélèvements abusifs car sa vitesse de croissance est de l’ordre de 3 cm tous les 10 ans.
 
 

      par Christian Ries -  Association « Naturoscope »

 
 

Quelques repères pour les lézards...
 

Le domaine des Calanques :

Température moyenne sous abri : +23°C en été, +17°C en automne et +11°C en hivers.
Hauteur barométrique 762 mm
Nombre d’heures de soleil : 3000 h/an
Journées de pluies : ne dépassent pas 65 j/an
Mer tempérée de 20 à 24° l’été à 13° en hivers

Cassis au centre, coordonnées géographiques : 
43°12’55’’ de latitude nord et 3°12’15’’ de longitude est du méridien de Paris

Superficie : 2700 hectares
Population en hiver : 9000 habitants

Cap Naïo ou Cap Canaille : falaise la plus haute d’Europe surplombant la mer. Environ 400 mètres.
Pays de garrigue avec le pin d’Alep, le chêne kermès, la bruyère, le genêt, le thym, le romarin et la myrte. Les cigales y chantent l’été.

Pays du mistral, vent fort et froid venant du nord.
 
 

 

Photographies et webdesign : Philippe Poulet - Textes et légendes: Frédéric Ogeret